La fiscalité belge n'a jamais été un modèle de simplicité, mais la nouvelle réforme fiscale prévue pourrait bien enfoncer le clou.
Déjà lourdement taxés, les investisseurs vont devoir s'habituer à une nouvelle règle du jeu : la fin de l'exonération des plus-values réalisées dans le cadre de la gestion normale du patrimoine.
En d'autres termes, peu importe que vous soyez un investisseur prudent ou un spéculateur, l'impôt s'invitera désormais dans toutes vos opérations.
Une réforme sous couvert de simplification
Jusqu'à présent, la fiscalité belge distinguait deux types d'investisseurs :
- Les "spéculateurs", soumis à une taxation de 33 % sur leurs plus-values.
- Les investisseurs classiques, qui géraient leur patrimoine privé et bénéficiaient d'une exonération.
Avec la nouvelle réforme, la taxation spéculative à 33 % disparaît, remplacée par un taux unique de 5 %.
Ce qui pourrait sembler être une bonne nouvelle pour certains cache en réalité un changement de paradigme fiscal profond : désormais, même les investisseurs prudents devront payer.
Un impact direct sur les investisseurs
Que vous investissiez en bourse ou dans les cryptomonnaies, vous serez taxé à partir de 6 000 euros de plus-values annuelles.
En-dessous de ce seuil, vous resterez exonéré, mais au-delà, chaque euro de gain sera soumis à cette nouvelle taxe de 5 %.
Conséquences immédiates :
- Bonne nouvelle pour les traders actifs : la fin des 33 % est un allègement bienvenu.
- Mauvaise nouvelle pour les investisseurs long terme : ceux qui pensaient que leur gestion "raisonnable" était protégée par l'exonération déchantent.
Un signal dangereux pour l'investissement en Belgique
Cette mesure pose une question de fond : quelle place veut-on donner à l'investissement privé en Belgique ?
Dans un pays où la pression fiscale est déjà très élevée, cette réforme envoie un message clair : investir ne sera plus une stratégie neutre fiscalement.
Les conséquences à moyen terme pourraient être nombreuses :
- Un désintérêt progressif pour l'investissement en actions et cryptos.
- Une fuite des capitaux vers des pays offrant une fiscalité plus douce.
- Une perte d'attractivité pour les jeunes investisseurs.
Alors que d'autres pays européens incitent à l'investissement à travers des exonérations ou des incitants fiscaux, la Belgique choisit la voie inverse.
Une réforme qui cache une taxation plus large
Derrière le prétexte de la simplification et de l'équité fiscale, cette réforme introduit en réalité une taxation supplémentaire qui frappera tous les investisseurs, pas seulement les spéculateurs.
Si l'idée d'une fiscalité plus homogène peut sembler attrayante, son application risque de dissuader encore un peu plus l'investissement privé en Belgique.
Sébastien Mot